Page:Bayle - Dictionnaire historique et critique, 1820, T16.djvu/43

Cette page n’a pas encore été corrigée
32
AVERTISSEMENT

à Paris en 1706, sous le titre de Remarques critiques sur la nouvelle édition du Dictionnaïre historique de Moréri, donnée en 1704. M. Bayle fit réimprimer cet écrit, et l’accompagna d’une préface qui contient d’excellentes instructions pour perfectionner le Dictionnaire de Moréri. Il y joignit aussi des observations historiques et critiques qui tendent au même but, et où il marque les erreurs de fait, les faux raisonnemens, et même les fautes de langage où l’auteur des Remarques est tombé. Mais il lui a passé une chose que les auteurs ne se pardonnent guère. Il voyait bien que ce censeur avait tiré du Dictionnaire historique et critique, et cela sans le citer, presque toutes les remarques qu’il avait faites sur le Moréri : cependant il ne lui reproche jamais ce plagiat ; il se contente de défendre quelques endroits que le critique avait mal entendus, ou qu’il avait censurés mal à propos. M. Des Maizeaux a gardé moins de ménagemens dans les observations qu’il a jointes à celles de M. Bayle : il a restitué à M. Bayle toutes les remarques critiques que le censeur avait prises de lui et qu’il s’était appropriées. Il a aussi relevé cet auteur sur sa hardiesse à avancer certains faits sans en donner des preuves, et sur sa manière de raisonner vague ; équivoque et trompeuse. Mais comme le but de ce petit ouvrage est de servir à perfectionner le Dictionnaire de Moréri, M. Des Maizeaux s’est particulièrement attaché à marquer les corrections qu’on a faites dans les dernières éditions aux endroits que l’auteur a censurés. Les nouveaux éditeurs y verront tout d’un coup ce qu’on a déjà fait, et ce qui reste encore à faire par rapport à ces endroits-là. Il a quelquefois spécifié les éditions où ces changemens ont été faits : mais pour l’ordinaire il s’en tient à celle de 1725, qui est la dernière, et qui contient plusieurs nouvelles additions et corrections. Il n’a rien dit des éditions de Hollande, ayant sans doute cru que nos libraires se conformeront désormais à celles de Paris, en y apportant les modifications nécessaires. Il ne paraît pas que les nouveaux éditeurs du Morfri aient eu en main ces Remarques critiques : ils n’ont certainement point vu la préface et les notes de M. Bayle. M. Bayle ne voulut pas se nommer, ce qui fait que ce petit ouvrage n’est presque point connu. Les observations de M. Des Maizeaux sont distinguées de celles de M. Bayle par ces mots mis à la fin, Nouv. observ.

VIII. Enfin on trouvera à la tête [* 1] de cette édition la Vie de M. Bayle, écrite par M. Des Maizeaux. Nous n’en saurions mieux rendre compte qu’en donnant ici une lettre de M. Des Maizeaux à M. de la Motte [* 2], qui nous a procuré cet ouvrage, et qui a cru que cette lettre pouvait tenir lieu de l’avertissement qu’on lui demandait.

Le 30 mars 1730.
  1. * Ainsi que les autres préliminaires, je l’ai rejetée dans le XVIe. vol., et on la trouvera ci-dessous.
  2. * Elle précède la Vie de Bayle. V. ci-après, pag. 39.