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PYRRHUS.

combattant pour eux contre les Gaulois qui tâchaient de prendre la ville et de saccager le temple [1]. Dictys de Crête [2] et quelques autres témoignent aussi qu’il fut enterré en ce lieu-là.

(H) On ne sait....... si les rois.......... d’Épire............... descendaient des fils de Lanasse, ou de ceux d’Andromaque. ] Justin nous apprend que cette Lanasse, petite-fille d’Hercule, fut enlevée par Pyrrhus, qui la rencontra au temple de Jupiter Dodonéen [3]. Il ajoute que Pyrrhus en eut huit enfans, et qu’il eut pour successeur son fils Pialis. Méziriae [4] lui soutient, fondé sur le témoignage de Plutarque, que Lanasse était petite-fille d’Hyllus. Or Hyllus était fils d’Hercule. D’autre côté il observe que, selon Pausanias [5], celui qui succéda à Pyrrhus se nommait Piélus, et était. fdils d’Andromaque.

  1. Pausan., lib. I, pag. 4.
  2. Lib. VI.
  3. Justin., lib. XVII, cap. III.
  4. Sur les Épitres d’Ovide, pag. 861.
  5. Lib. I.

PYRRHUS, roi des Épirotes, issu du précédent (A), et célèbre par les guerres qu’il eut avec les Romains, à été l’un des plus grands capitaines de l’antiquité (B). Il était fils d’Æacide et de Phthie, fille de Ménon le Thessalien. Les commencemens de sa vie furent exposés à une violente persécution ; car les Molosses, qui avaient détrôné Æacide et tué tous ceux de ses amis sur lesquels ils avaient pu mettre la main, tâchèrent de se saisir de son fils qui était encore en nourrice : mais on fit tant de diligence pour le sauver, que nonobstant leurs poursuites, on le porta dans l’Illyrie chez le roi Glaucias, qui le fit élever avec soin, et le rétablit dans son royaume à l’âge de douze ans. Cinq ans après il y eut une nouvelle sédition qui fit perdre à Pyrrhus son royaume. Il se retira chez son beau-frère Démétrius [a]. Il se trouva avec lui à la mémorable bataille d’Ipsus [b] (C), et y donna de grandes preuves de son courage. La paix étant faite entre Démétrius et Ptolomée, roi d’Égypte, on envoya Pyrrhus en otage à la cour de ce dernier, où il se rendit tellement considérable qu’on lui fit épouser Antigone, que Bérénice avait eue de son premier mari avant que d’épouser Ptolomée. Ce mariage lui procura les assistances dont il eut besoin en troupes et en argent, pour rentrer dans son royaume. Il le partagea avec l’usurpateur [c] : mais ce partage ne dura guères. Pyrrhus, ayant su que cet homme tâchait de le faire empoisonner, le prévint ; car l’ayant prié à dîner, il le tua de sang froid. Il songea peu après à satisfaire son ambition par la conquête de la Macédoine. Les démêlés des fils de Cassander lui en fournirent l’occasion. Alexandre lui demanda du secours contre Antipater, son aîné. On lui en donna ; mais on lui en fit payer plusieurs provinces. Démétrius, auquel Alexandre avait demandé aussi du secours, ne put venir à lui que fort tard ; et encore ne vint-il que trop tôt, puisqu’il tua Alexandre pour le prévenir, et se fit déclarer roi de Macédoine. Cela fit naître une guerre entre lui et Pyrrhus, dans laquelle il se donna un combat, d’ou Pirrhus, qui fit merveilles de sa personne, sortit victorieux. L’irruption qu’il fit ensuite dans la Macédoine au-

  1. Il avait épousé Déidamie, sœur de Pyrrhus.
  2. L’an de Rome 452, selon Calvisius.
  3. Il s’appelait Néoptolème.