culté est assez grande pour mener d’être repoussée : d’où vient donc que notre auteur ne fait pas même semblant de l’entrevoir ? Son silence n’empêchera pas que les lecteurs qui auront du nez ne sentent bien que puisque David se battit à l’âge de 21 ans contre Goliath [1], il devait avoir près de 20 ans la première fois qu’il fut à la cour de Saül. Et ainsi la raison que notre auteur débite comme la meilleure pourquoi Saül ne connut point David le jour du combat contre Goliath, ne vaut rien [2]. Cette raison est qu’un petit garçon change tellement de visage pendant sept ans, que ceux qui ne le revoient qu’après une absence de sept années ne le reconnaissent point. David n’est point dans le cas ; il faut donc recourir à d’autres raisons. L’auteur rapporte celles que divers commentateurs ont imaginées. Si elles ne satisfont pas pleinement ceux qui ne sont pas faciles à contenter, il s’en faut prendre à la nature de la question 3o. L’auteur oublie la plus forte preuve qu’on puisse alléguer contre ceux qui veulent que David n’ait été mandé pour chasser le démon de Saül, qu’après le combat de Goliath. Il n’allègue point que ces gens-là renversent l’ordre selon lequel l’Écriture narre les événemens, il n’allègue point que le serviteur de Saül, qui loua David d’être robuste, guerrier, éloquent, beau, ne parla pas de la victoire remportée sur Goliath. Or, il est impossible de comprendre que ceux qui auraient voulu le recommander au roi après ce combat, eussent été assez bêtes pour ne pas dire tout court au prince : Ce même jeune homme, qui a tué Goliath, joue bien des instrumens ; c’est lui qui vous guérira.
La crainte d’être trop long m’empêche d’examiner si, dans le reste de l’article l’auteur a manqué d’exactitude. Il a évité l’inconvénient que je marque à M. l’abbé de Choisi, il a rapporté les années où David a fait telle et telle chose.
- ↑ C’est la supposition de l’auteur du Dictionnaire de la Bible, pag. 240.
- ↑ Il cite l’auteur de l’Histoire de la Bible, qui a mis huit ans entre la première fois que Saül vit David et la seconde, et qui a supposé que David n’avait que quinze ans la première fois.
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
. . . . . . . . (A). . . (e). . lui coupa
la tête qu’il vint présenter à
Saül (B). . . . . . (C). . . (h)
Mais comme les chansons qu’on
chanta par toutes les villes sur
la défaite des Philistins faisaient
dix fois plus d’honneur à David
qu’à Saül, le roi sentit une jalousie
véhémente, qui s’augmenta
de plus en plus, parce que les
emplois qu’il donnait à David
afin de l’éloigner de la cour ne
servaient qu’à rendre beaucoup
plus illustre le mérite de ce
jeune homme et à lui acquérir,
etc. . . . . . (k). . . . . .
. . . . . Il épousa la fille de
Saül, et n’en devint que plus
formidable au roi : toutes ses
expéditions furent très-heureuses
contre les Philistins ; son
nom fit grand bruit ; il fut
dans une estime extraordinaire ;
de sorte que Saül qui connaissait
beaucoup moins la vertu de son
beau-fils que le naturel des
peuples, ne crut point que rien
fût capable d’empêcher qu’il ne
se vît détrôner que la mort de
David. Il résolut donc, etc. .
. . . . . . . . . . . . . .(p)
Il demanda au roi de Geth une
ville pour sa demeure, d’où il fit
cent courses sur les pays d’alentour
(D) : et il ne tint pas à lui
que sous l’étendard de ce prince
philistin, il ne se battît contre les
- ↑ * J’ai, dans les variantes, conservé les signes indicatifs des remarques ou des notes, pour faciliter aux lecteurs les recherches des passages où viennent ces variantes.