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celui de Collinée et celui de Loudéac. De la lande immense qui commence à cet endroit et qui monte aux crêtes de Mené, la vue s’étend sur les deux versants de la montagne : au Nord, vers Saint-Brieuc, c’est la région de Moncontour, bien cultivée, couverte de vergers et de prairies au Sud, vers le Morbihan, pas un hameau, pas une maison n’apparaissent, rien que des bois et des landes ; à l’horizon, une longue ligne sombre d’épaisses forêts. Tracé parmi les ajoncs et les genêts d’or, les bruyères rousses et les robustes blocs de granit, qui, çà et là, percent le sol, le chemin des Chouans gagne les sommets du Mené, le Bel-Air, puis la Butte-à-l’Anguille…

C’est le cadre et c’est l’image de cette guerre dont M. Lenotre raconte cent épisodes, et c’est souvent dans les environs de cette Mirlitantouille, dans cette lande qui domine le pays et où « les surprises sont impossibles et les dispersions aisées », où « un homme couché dans les ajoncs est invisible à cinq pas », que se font les rassemblements de chouans, que se préparent