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Bleus et chouans fraternisaient. Hoche embrassait Boishardy. Dans le vestibule du manoir de Boishardy, les chapeaux à plumes tricolores étaient accrochés pêle-mêle avec les feutres à panaches blancs, et les chouans présentaient l’arme au général Humbert quand il sortait sur le pas de la porte pour fumer sa pipe.

Le 20 avril 1795, le traité de la Mabilais ne fut pourtant signé, après de tumultueuses conférences, que par un petit nombre de chefs royalistes. Boishardy était de ceux-là ; il était de ceux qui croyaient à la bonne foi de l’adversaire, et qui, d’autre part, répugnaient à voir l’Anglais s’ingérer dans le mouvement royaliste. Il ne dut point lui coûter d’écrire à « Messieurs les officiers anglais », pour les aviser que, « entrés en pourparlers avec la République, les Bretons ne pouvaient plus accepter désormais de secours de l’Angleterre ».