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V

où l’on voit quelques personnages se préoccuper à la fois du sort de marcel et des élections prochaines

Il y avait neuf jours que Marcel était en prison. Ses amis, qui avaient d’abord affiché un optimisme plein de désinvolture, commençaient, sans oser se l’avouer, à trouver que son innocence était bien difficile à établir. Bob, dès le lendemain de l’arrestation, avait obtenu du chef Langelier la permission de concentrer tous ses efforts à résoudre la question du revolver, qui était d’ailleurs la seule qui restait à résoudre, puisque le malheureux assommé à coups de bouteille, et qui heureusement avait fort bien vu son agresseur, avait innocenté Marcel dès qu’il avait repris connaissance.

Mais cette question du revolver semblait insoluble.

— Bah ! avait dit Bob, si ce revolver-là appartient à quelqu’un, je finirai bien par dénicher son propriétaire !

Mais depuis huit jours, il avait beau questionner tous ceux qu’il rencontrait, il avait beau chercher à amadouer les quelques mauvais sujets qui fréquentaient assidûment chez Tony, il ne trouvait rien. Cette arme, personne ne l’avait vue, tout le monde en ignorait jusqu’à l’existence ; et le sergent, malgré sa perspicacité, malgré l’habitude qu’il avait de déceler le mensonge chez ses interlocuteurs, n’avait encore rien trouvé de suspect dans les réponses qui lui avaient été faites.