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trefois dans la Capitale et qui étaient retenues dans des étables basses et mal aérées ; ces bêtes après une existence relativement assez courte et malheureuse, étaient toutes frappées de phthisie pulmonaire, et ne donnaient à la boucherie qu’une viande de très-mauvaise qualité. Mais que voulaient ces propriétaires ? Du lait. Or, en plaçant leurs vaches dans ces conditions, tout le carbone de l’organisme était économisé, et venait augmenter la sécrétion laiteuse.

Les habitations les plus pernicieuses sont encore celles qui renferment des animaux malades ; tels sont par exemple ces vastes lazarets où sont accumulés bon nombre d’animaux atteints de maladies contagieuses, et qui peuvent encore devenir de vastes foyers d’infection pour les habitations voisines, en laissant dégager leurs miasmes morbides.

Dupuytren constata, que dans les salles d’hôpital de la Salpêtrière, l’infection se manifestait aussitôt que les individus rassemblés dans ces locaux s’élevaient au-dessus d’un certain nombre.

En 1837 ou 1838, la salle d’amputation d’un des hôpitaux de Toulouse, était tellement infectée qu’aucun des patients ne pouvait survivre à l’opération. Cela se remarque aussi pour les écuries. Autrefois à l’École vétérinaire de Toulouse, les cas d’infection étaient très-communs dans les écuries qui renfermaient 10 chevaux. Sur la demande de notre digne professeur M. Lafosse, les stalles y furent réduites à 8, et l’infection quoique plus rare se manifestait de temps en temps ; elle disparut complètement lorsque le nombre fut réduit à 6.