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aux voûtes souterraines du vieux château sombre et glacial où fermentait, à son insu, l’âme du poète, dans la solitude et l’inaction, entre une mère distraite de la tendresse par la piété, fatiguée d’un joug conjugal, que cette piété n’allégeait pas, une sœur trop tendre, ou trop aimée, mais dont la destinée semblait toujours être de ne trouver ni le bonheur dans le monde, ni la paix dans la retraite, et enfin ce père, dont la sévérité, la hauteur tyrannique et le froid silence s’accroissaient avec les années. (Tribune moderne, page 14.)

Lui-même, dans ses Mémoires, a peint de quelques traits, avec une brièveté rapide et digne, ce que ce tableau domestique offrait de plus touchant et de plus délicat. Sa réserve, cette fois, était comme une expiation de ce que son talent d’artiste avait voulu laisser trop entrevoir, dans la création originale de René. Ce ne fut pas seulement la malignité des contemporains, ce fut l’orgueil du peintre qui permit cette profane allusion. Sous la fatalité de ce nom de René que l’auteur se donne comme à son héros, et en souvenir de cet éclat de regard, de ce feu de génie, que la sœur, trop émue, admirait dans son frère, une indiscrète rumeur a longtemps redit que le premier chef-d’œuvre littéraire de M. de Chateaubriand avait été la confidence d’un funeste et premier amour.

L’admiration pour le génie, le respect de la morale aiment à lire un autre récit tout irréprochable du sentiment du jeune poète. (Tribune moderne, page 15).

Vingt-cinq ans plus tard, toujours très philosophe, il [M. de Pommereul] fut préposé en chef à l’inquisition impériale sur les livres ; on sait avec quelle minutieuse et rude tyrannie ! (Tribune moderne, page 24.)

Viens de bonne heure, tu feras le mien.

Mêlé d’ailleurs à des hommes de lettres, ou de parti,