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grande comme nature. Diadème d’or incrusté de verroteries. Auréole d’or à rayons. Lourd cliapelet sentant son couvent. Le visag-e est peint. Terrible couleur, terrible style espagnol.

De Quincey (les Notre-Dame). — Un squelette blanc, se penchant hors d’une tombe de marbre noir suspendu au mur (plus étonnant que celui de Saint-Nicolas du Chardonnet).

Malines. — Jardin botanique. Impression géné- rale de repos, de fête, de dévotion.

Musique mécanique dans l’air. Elle représente la joie d’un peuple automate qui ne sait se di- vertir qu’avec discipline. Les carillons dispensent l’individu de chercher une expression de sa joie. A Malines, chaque jour a l’air d’un dimanche. Un vieux relent espagnol. Eglise de Saint-Pierre. — Histoire de saint François-Xavier, peinte par deux frères, peintres et jésuites, et représentée symbo- liquement sur la façade. L’un des deux prépare ses tableaux en rouge. Style théâtral à la lïestout. Caractère des églises jésuites. Luniière et blancheur. Ces églises-là semblent toujours communier.

Tout Saint-Pierre est entouré de confessionnaux pompeux qui se tiennent sans interruption, et font une large ceinture de symboles sculptés, des plus ingénieux, des plus riches et des plus bizarres. L’évjlise jésuitique est résumée tlans la chaire. Le globe du monde. Les quatre parties du monde. Louis de Gonzague, Stanislas Kotska, François- Xavier, saint François Régis. Les vieilles femmes et les béguines. Dévotion automatique. Peut-être le vrai bonheur. Odeur prononcée de cire et d’en- cens, absente de Paris. Emanation que l’on ne