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sentiment intérieur de respect et d’amour pour l’ordre bienfaisant de la nature.

Sur-tout ne jamais usurper aucune propriété, n’en jamais empêcher l’acquisition, la perfection, la jouissance, c’est-à-dire, ne violer jamais aucune liberté, et ce par obéissance à la loi de justice par essence.

Telle est la règle générale, éternelle et universelle de tous les hommes quelconques, sans nulle exception en tout état et en toute circonstance.

2° Perfectionner de plus en plus principalement et en premier lieu l’instruction morale économique, c’est-à-dire l’enseignement de la loi naturelle de justice par essence, de l’ordre naturel de bienfaisance sociale, et de tout ce qui peut contribuer au maintien et aux progrès continuels des trois arts caractéristiques des sociétés policées : en second lieu, la protection tant intérieure qu’extérieure, contre les usurpateurs des propriétés et les violateurs des libertés ; c’est-à-dire la justice civile et criminelle, les bonnes et sages relations politiques d’alliances défensives, la force militaire contre les invasions et les ravages de la barbarie seulement : en troisième lieu, la bonne et sage administration publique, c’est-à-dire la perception directe des seuls vrais revenus de la souveraineté, qui consistent dans une portion du produit net parfaitement disponible, telle que la classe productive ait toujours prélevé largement ses reprises, et les propriétaires largement la double portion qui leur appartient, sur la valeur de la production totale (perception qui procure sans injustice et sans délits à l’autorité souveraine les moyens de remplir les fonctions augustes et sacrées de son ministère) ; user de ces moyens avec sagesse pour améliorer non seulement l’instruction et la protection, mais encore les grandes propriétés publiques et communes, qui font valoir toutes les propriétés privées.

Telles sont les règles éternelles immuables universelles des dépositaires quelconques de l’Autorité suprême.

3° Améliorer ses propriétés foncières sans attenter à la portion de revenu qui forme le patrimoine de la souveraineté, sans subjuguer, sans dépouiller, sans avilir la classe cultivatrice, sans usurper nulles propriétés, sans violer nulle liberté de nul individu : c’est la règle des propriétaires fonciers.

4° Améliorer les exploitations productives, épargner les hommes, les