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affolante réjouissait l’oreille et l’esprit. Petit Pierre s’endort dans son songe magnifique. Et voilà que la voix de son père se fait entendre comme l’après-midi vers les quatre heures :

« Allons, fiston » ! Appareille-toi vite, si tu veux que je t’emmène !

Et Pierre endosse de nouveau son habit d’étoffe bleu à boutons jaunes, frotte le bout de ses bottes « neuves », et, prenant la main de son père, il monte tout de suite dans le train. On va « à son tour » se promener aux États, voir l’oncle Antoine et le cousin Freddy.

Pour commencer, le voyage en chemin de fer est pour le petit campagnard un véritable enchantement. Les prairies couvertes de fleurs succèdent aux champs dorés, aux bois noirs de sapins. Çà-et-là on apercevait la clarté d’une maison cachée sous les ombrages ; puis des vallons tous