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fants qui ont grandi trop vite.

Le petit Freddy, ayant dans toutes ses manières une assurance de petit homme, tendit gentiment la main à son oncle et à petit Pierre.

Antoine Leblanc était de la même taille que son frère Joseph ; mais il était loin d’avoir son apparence de force et de santé. Les épaules carrées de celui-ci, sa figure pleine et rougeaude, son thorax puissant et ses membres rugueux, d’une vigueur peu commune, lui donnaient l’allure de ces premiers colons, véritables conquérants de la forêt.

Antoine avait des membres grêles et allongés, ses épaules pointaient sous l’étoffe, sa poitrine, comme comprimée, faisait paraître plus courbée sa maigre échine. Il avait les joues blêmes et les tempes grisonnantes, et son regard à l’expression honnête et douce, était comme encavé sous d’épais sourcils. Par contre, il