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1621. novembre.

libre exercice de leur religion et les autres choses accordées par leurs edits soint ponctuellement observées ; et Mr de Chaunes conclut sur l’asseurance que le roy les recevroit en ses bonnes graces quand ils se remettroint en leur devoir.

Voyla en quoy consista cette conference et le fruit qu’elle apporta, quy fit bien juger qu’ils n’estoint pas pour raccrocher le precedent accord, non plus que Mr de Rohan, quy n’y voulut plus entendre ; ce quy porta le roy et monsieur le connestable a se resoudre, le mardy 2me jour de novembre[1], de lever entierement le siege de Montauban et d’envoyer cette leur volonté aux chefs quy commandoint au quartier de Picardie, affin de s’y preparer : ce qu’ils firent durant quelques jours en retirant les canons en nombre de trente deux, quy estoint dans les diverses batteries, et les mirent dans le parc lequel tous les chevaux de l’artiglerie rammenerent en six voyages avesques tous les affuts et munitions depuis le vendredy 5me jusques au dimanche 7me, et les deschargerent sur le bord du pont du Tar de nostre costé. J’envoyay ces trois jours durant huit cens Suisses pour escorter, depuis le quartier de Picardie jusques au nostre, toutes les voitures des canons.

En fin le lundy 8me de novembre a trois heures du matin le quartier de Picardie leva le siege, et se retira

  1. Si l’on en croit l’Histoire particuliere, ce même jour 2 novembre aurait eu lieu une sortie des assiégés dont les détails se rapporteraient assez exactement à ceux de la sortie du 28 octobre, tandis que la sortie de la nuit du 24 au 25 octobre sur le quartier de Picardie n’aurait eu lieu que le 28.