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1621. octobre.

estoint mes anciens freres et amis, je ne l’avois voulu faire sans leur en dire precedemment mon avis, quy estoit que ce leur estoit une espece d’affront d’envoyer un mareschal de camp estranger commander a leur prejudice dans leur quartier, et que nos trouppes n’y vouloint aller sy Frangipani ou moy ne les y allions mener et commander ; que c’estoit a eux a y pourvoir, et que s’ils vouloint aller apres disner remontrer au roy et a monsieur le connestable leur interest sur ce sujet, qu’ils pourroint a mon avis faire rompre cet ordre, et que, ce me semble, ils devoint demander des corps entiers pour venir camper avesques eux, ausquels ils commandassent ; que des trouppes de Mr de Montmorency[1] il y avoit encores quattre ou cinq cens hommes des regimens de Fabregues et de La Roquette[2], quy huttoint entre le quartier de Picardie et nous ; que l’on attendoit dans deux jours le regiment de Languedoc commandé par Portes[3], et d’autres quy viendroint tous les jours, dont on fortifieroit leur quartier ; que c’estoit une vision de Mr le

  1. M. de Montmorency amena de son gouvernement de Languedoc un renfort de six mille hommes de pied des cinq régiments de Rieux, Réaux, Moussoulens, Fabrègues et la Roquette, et de cinq cents chevaux. Une partie de ces troupes quitta le siége en même temps que ce seigneur, que la maladie obligea de se retirer du camp.
  2. Il y avait aux précédentes éditions : de Fadrique et de la Royauté.
  3. Antoine-Hercule de Budos, marquis de Portes, fils de Jacques de Budos, baron de Portes, et de Catherine de Clermont-Montoison, lieutenant général en Gévaudan et pays de Cévennes, était oncle maternel de M. de Montmorency. Il fut tué au siége de Privas en 1629.