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journal de ma vie.

le fils de Mr le comte de Ribeirac[1], jeune homme de grande esperance, y furent bruslés. Il sembla que ce jour là, et le precedent, avoint esté funestes pour le feu, tant aux ennemis qu’en nos deux divers quartiers.

Le jeudy 2me nous continuames nostre batterie avec peu d’effet, puis qu’elle n’estoit establie que pour lever les deffenses de ces cornes que nous estions resolus de prendre pié a pié ; car elles estoint tres bien faites, et de grands retranchemens derriere, garnis de chevaux de frise. Neammoins nous fismes semblant de les vouloir attaquer sur les quattre heures apres midy, sur la priere que Mr du Maine fit a monsieur le mareschal de faire faire quelque diversion aux ennemis pendant qu’il attaqueroit une demie lune, de laquelle il fut repoussé avesques grande perte : car il y mourut le marquis de Temines[2], mareschal de camp, brave homme et courageux ; La Frette[3] quy ne devoit rien en courage et en ambition a homme de son temps ; Carbon, et plus de cinquante gentilshommes[4].

  1. Frédéric d’Aydie, fils aîné d’Armand d’Aydie, comte de Riberac, et de Marguerite de Foix.
  2. Il y avait aux précédentes éditions : Termes.
  3. François Gruel, seigneur de la Frette, fils aîné de Claude Gruel, seigneur de la Frette, et de Louise de Faudoas, était gouverneur de Chartres. — Il y avait aux précédentes éditions : La Ferté.
  4. Suivant l’Histoire particuliere, une première attaque fut donnée à la demi-lune de Ville-Bourbon dans la nuit du 2 au 3 septembre ; cette attaque n’ayant pas réussi, le duc de Mayenne la renouvela le 4, et ce fut seulement dans cette seconde journée, très chaude et très disputée, que périrent Thémines, la Frette, et une foule d’autres. Le Thresor de l’Histoire generale et l’Histoire