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1621. juillet.

serois son neveu][1]. Il fut ravy de ma franchise et me fit dire qu’il me mettroit dans la parfaite confidence du roy quy avoit tres forte inclination pour moy, de laquelle a l’avenir il n’auroit plus de jalousie comme il en avoit pris l’année precedente.

Il nous dit en suitte que, ou il nous escriroit quand il seroit temps de le venir trouver, ou qu’Esplan[2] nous le manderoit de sa part, auquel de plus il donna charge de nous mander tout ce quy se passeroit. Ainsy nous partimes fort satisfaits de luy, quy aussy tost dit au roy [qu’il estoit necessaire][3] qu’il fit de nouveaux mareschaux de camp en son armée ; que nous estions tres propres et capables de ces charges là, mais que nous n’estions pas personnes a tenir pié a boule ny pour y rendre l’assiduité necessaire. Pour cet effet il luy nomma Zammet, Marillac, Constenant et Saint Jus[4], le seul Termes estant demeuré, quy fut tué aux approches de Clairac[5].

Nous estions cependant a passer nostre temps a

  1. Inédit.
  2. Esprit Alard, seigneur d’Esplan, devenu marquis de Grimault par suite de son mariage avec Marie de la Baume-Montrevel, dame de Grimault. La protection du duc de Luynes l’avait fait grand maréchal des logis de France. Il fut tué en duel.
  3. Inédit.
  4. Peut-être Jean du Quesnel, seigneur de Saint-Just, qui avait épousé Isabelle-Gabrielle de la Rochefoucaud-Langeac. — Il y avait : Saint-Luc, aux précédentes éditions.
  5. Clairac, sur la rive droite du Lot, canton de Tonneins, arrondissement de Marmande, département de Lot-et-Garonne. Cette place, attaquée le 22 juillet, se rendit le 5 août. M. de Termes fut blessé le 22 aux premières approches, et mourut le 24.