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Rouan[1] au commencement de l’année 1618 et s’en vint demeurer quelques jours au chasteau de Madrid[2] ou il voulut que je vinsse loger le 17me janvier.

Pario m’arma en Orqas[3].

La foire de Saint Germain arriva en laquelle Roucelay fut oultragé par Rouillac[4].

Fevrier. — Le roy dansa le ballet d’Arnaut et d’Armide[5], duquel je fus.

Mars. — En suitte les ducs et pairs, et officiers, trouverent estrange que le garde des sceaux[6] quy n’est point officier de la couronne, et mesmes le chancelier y estant[7], [se] plaçat devant eux au con-

  1. Ou Mr de Villeroy estoit mort quelques jours auparavant.
    (Addition de l’auteur).
  2. Au bois de Boulogne.
  3. Cette phrase, ajoutée par l’auteur, et sans rapport avec ce qui suit et avec ce qui précède, est difficile à lire et difficile à comprendre. On peut supposer qu’un tailleur italien, nommé Pario, fit à Bassompierre, pour les fêtes de la Cour, un costume mythologique d’Orcas, ou peut-être d’Arcas. On voit en effet dans le Nouveau langage françois italianizé d’Henri Estienne, que l’usage s’introduisait de dire armer pour habiller, et d’un autre côté les Italiens étaient alors fort à la mode pour les costumes.
    La phrase est en blanc dans le manuscrit 17476 ; dans les éditions précédentes on lisait : Le 17 janvier Paris m’arma en Orcas. L’Orque, en italien Orco, était le monstre qui, dans Roland furieux, allait dévorer Angélique. Peut-être était-ce le déguisement que Bassompierre avait adopté.
  4. Rucellaï, abbé de Signy, était fils d’Annibal Rucellaï, gentilhomme florentin, qui avait fait fortune en France. Le marquis de Rouillac ayant eu querelle avec Rucellaï, lui fit donner des coups de bâton.
  5. Le ballet de la Délivrance de Renaud avait été dansé en 1617, le dimanche gras 29 janvier ; le jeudi gras 22 février 1618, le grand ballet du roi représenta la Furie de Rolland.
  6. C’était du Vair qui avait repris les sceaux enlevés à Mangot le 25 avril 1617.
  7. Même quand le chancelier était présent.