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1609. novembre.

Antragues revint de Chemaut.

La reine accoucha de madame Henriette Marie, sa derniere fille, le 26e de novembre[1].

Mr le Prince partit de la court pour s’en aller a Muret, d’ou il partit le dernier de novembre, jour de Saint André[2], avec Rochefort[3], et Toiras[4] et

    poëte, nommé Chevalier, qui dans un petit livre intitulé : Le tombeau de madame de Saint-Luc (Paris, Jean Micard, M. DC. X.), lui adressa une épitre de consolation, suivie d’une pièce de vers qui a pour titre : La Vertu, sur le tombeau d’Uranie. — Le corps de Mme de Saint-Luc fut porté à Nancy ; son cœur fut déposé dans la nef de l’église des Célestins de Paris (Les tombeaux des personnes illustres, par J. le Laboureur).

  1. Le 25, suivant le P. Anselme.
  2. Le prince de Condé, qui avait quitté la cour le 25, partit de Muret le 29, et non pas le 30 novembre. Cette date est établie d’une manière certaine par une relation autographe du voyage du prince, que M. le duc d’Aumale a publiée en partie dans son Histoire des princes de Condé, t. II, p. 577.
  3. Louis d’Aloigny, marquis de Rochefort, fils d’Antoine d’Aloigny, seigneur de Rochefort, et de Lucrèce de Perion, mort le 2 septembre 1657. Il était chambellan du prince de Condé.
  4. Jean de Saint-Bonnet de Toiras, quatrième fils d’Aymar de Saint-Bonnet, seigneur de Restinclières, et de Françoise de Claret de Saint-Félix ; né le 1er mars 1585, maréchal de France le 13 décembre 1630, tué devant Fontanette le 14 juin 1636.
    Toiras, qui avait été page du prince de Condé, et qui était son premier gentilhomme de la chambre, ne partit pas avec lui, mais il le rejoignit à Landrecies :

    Qui pour son propre faict à Paris pour un jour
    Resté après le prince a partir de la cour,
    Et ne l’ayant trouvé au rendé-vous, bien viste
    L’avoit là ratrappé à le suivre à la piste.

    (L’Enlèvement innocent, par Claude-Enoch Virey).


    Il quitta le prince de Condé pour revenir en France « ou qu’il