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et bibliographique.

autel ; le cœur et le reste du corps furent remis par le curé aux minimes de Migeon dont le couvent était attenant au château, et déposés dans une chapelle à gauche du grand autel, dans le chœur de leur église. Le duc de Chevreuse, « et autres seigneurs et dames de grande qualité, avec grand nombre de bourgeois et habitants de Chaliot, » assistèrent à la cérémonie funèbre.

Le maréchal de Bassompierre laissait deux fils. L’un était né de Charlotte-Marie d’Entragues : il s’appelait Louis de Bassompierre ; du vivant de son père il était entré dans l’état ecclésiastique. Il est parlé de lui à l’Appendice, XV, p. 399-400. Ajoutons à ce qui est dit à son sujet que madame de Sévigné fait son éloge dans ses lettres. Le 1er juillet 1676 elle écrivait : « Hélas ! à propos de dormir, le pauvre Monsieur de Saintes s’est endormi cette nuit au Seigneur d’un sommeil éternel. Il a été vingt-cinq jours malade, saigné treize fois, et hier matin il étoit sans fièvre, et se croyoit entièrement hors d’affaire. Il causa une heure avec l’abbé Têtu (ces sortes de mieux sont quasi toujours traîtres), et tout d’un coup il est retombé dans l’agonie, et enfin nous l’avons perdu. Comme il étoit extrêmement aimable, il est extrêmement regretté. » Et le 31 juillet 1676 : « Monsieur d’Alby est mort ; il laisse des trésors au duc du Lude : Hélas ! comme notre pauvre Monsieur de Saintes a disposé saintement de son bien au prix de cet avare ! »

« Ce digne prélat, disait la Gazette du 4 juillet, a laissé ses amis sensiblement affligés, les pauvres de son diocèse dans la dernière désolation, et tous ceux qui le connoissoient édifiés des actions exemplaires de sa vie, et de sa résignation chrétienne à la mort. »

L’autre fils du maréchal était ce François de la Tour, né de son union secrète avec la princesse de Conti, union que les contemporains ont regardée comme certaine, mais qu’il n’a nulle part indiquée dans ses mémoires. Très-discret en général sur le nom des femmes auprès desquelles il a eu des