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journal de ma vie

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d’Auvergne[1], quy fut condamné a avoir la teste tranchée. Mais le roy transmua la peine en une prison perpetuelle, en partie en consideration de madame d’Angoulesme[2] quy en fit de merveilleuses instances, mais davantage, a mon avis, pour une rayson qu’il nous dit, que le feu roy Henry troisieme, son predecesseur ne luy avoit, en mourant, recommandé particulierement que Mr le comte d’Auvergne et Mr le Grand, et qu’il ne vouloit pas qu’il fut dit qu’il eut fait mourir un homme que celuy quy luy avoit laissé le royaume luy avoit si affectionnement recommandé.


1605.
Janvier.


Mais toutes ces condamnations et graces ne furent données qu’au commencement de l’année 1605[3], que le roy estoit a Paris, ou nous passames le caresme-prenant en festes et ballets.

Fevrier. — J’eus querelle contre Termes, et mon

  1. M. d’Entragues fut aussi condamné à avoir la tête tranchée, et le roi lui accorda la même commutation de peine. Mais le comte d’Auvergne resta en prison, tandis que d’Entragues fut exilé dans ses terres. (Mémoires de Sully, année 1605. — De Thou, liv. CXXIV.)
  2. Diane, légitimée de France, fille naturelle de Henri II et de Philippe Duc, mariée : 1° à Horace Farnèse, duc de Castro ; 2° à François de Montmorency, qui devint duc de Montmorency en 1567, veuve sans enfants en 1579. Par lettres du mois d’août 1582, le roi Henri III lui fit don du duché d’Angoulême et du comté de Ponthieu. Elle mourut le 11 janvier 1619, à l’âge de 80 ans.
  3. L’arrêt fut rendu le 1er février 1605. Les lettres de commutation furent données le 15 avril 1605 et entérinées en cour de parlement le 22 août suivant.