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et bibliographique.

quelques circonstances de son récit que je signalerai en leur lieu ; mais le manuscrit dont je m’occupe est une mise au net qui paraît avoir été faite par lui d’une seule haleine, et sur laquelle on ne remarque qu’un très-petit nombre de corrections, et quelques additions parfois marginales, parfois interlinéaires.

La première question à résoudre, en commençant la reproduction du texte de ces mémoires, était celle de l’orthographe qu’il convenait d’adopter. En présence du manuscrit autographe d’un auteur du commencement du XVIIe siècle, il m’a semblé qu’il n’y avait point à hésiter. Le style des écrivains de cette époque de transition entre la langue de Montaigne et de Brantôme et celle de Balzac ou de Mme de Sévigné a encore un caractère avec lequel s’accorderait mal l’orthographe moderne. Adapter cette orthographe à la phrase du maréchal de Bassompierre, ce serait la défigurer et la priver de ce qu’elle peut avoir de charme : autant vaudrait, dans le beau portrait de Van-Dyck[1], le dépouiller du pourpoint de velours noir à crevés et de la collerette empesée, pour le revêtir de l’ajustement de nos jours. Dans la copie que j’ai écrite moi-même sur le manuscrit, j’ai donc conservé l’orthographe de l’auteur, toutefois avec quelques légères modifications déterminées par cette considération qu’il s’agissait ici principalement d’une œuvre historique dont il importait de rendre la lecture claire et suffisamment facile. Ainsi j’ai fait disparaître la confusion entre l’adjectif démonstratif et l’adjectif possessif, lorsque cette confusion rendait le sens douteux, ce qui arrive dans la plupart des cas ; j’ai adopté pour les noms propres une orthographe uniforme, qui permettra au lecteur de n’avoir pas à se demander, chaque fois que ces noms reparaîtront sous ses yeux, quel est le personnage ou quel est le lieu auquel ils se rapportent. Sauf ces

  1. Ce portrait, conservé dans la famille de Bassompierre, a figuré à l’exposition d’Alsace-Lorraine en 1874.