— Me reconnais-tu ? Je suis la petite souris à qui tu as un jour donné la liberté. Aujourd’hui, je te le rendrai en te délivrant de la situation difficile où t’a mis la force par laquelle tu t’es laissé prendre. Un bienfait réussit toujours à son auteur.
La souris approcha sa bouche des liens du lion : elle rongea les courroies sèches ; elle déchira les courroies humides qui le retenaient. Le lion fut délivré de ses liens ; il cacha la souris dans sa crinière et s’en alla avec elle ce jour-là dans la montagne.
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LES MEMBRES ET L’ESTOMAC[1]
rocès du ventre et de la tête, où sont publiés les plaidoyers faits par devant
les juges suprêmes, tandis que leur
président veillait à ce qu’on démasquât le mensonger, son œil ne cessait de pleurer. Accomplis
les rites exigés — pour le dire qui déteste les
iniquités. — Après que le ventre eut dit sa
plainte, la tête prit la parole longuement :
- ↑ Maspéro, Études égyptiennes, t. I, Paris, p. 260 : Fragment d’une version égyptienne de la fable des membres et de l’estomac.