sous vos yeux, prennent une parcelle de votre vie et semblent une partie de votre existence.
Moquez-vous ! Les sentiments les plus subtils sont les plus facilement ridiculisés. Et où la moquerie règne, la suprême finesse du sentiment disparaît.
Mercredi 1er novembre. — Aussitôt Paul sorti, je me suis trouvée seule avec cet être honnête et admirable qui se nomme Pacha.
— Alors, je vous plais toujours ?
— Ah ! Moussia, comment voulez-vous qu’on vous en parle !
— Mais simplement. Pourquoi ces réticences ? Pourquoi ne pas être simple et franc ? Je ne me moquerai pas ; si je ris, ce sont les nerfs et rien d’autre. Alors je ne vous plais plus ?…
— Pourquoi ?
— Ah ! mais, pour, pour… je ne sais plus.
— On ne peut pas se rendre compte de cela.
— Si je ne vous plais pas, vous pouvez le dire, vous êtes assez franc pour cela, et moi, assez indifférente… Voyons, est-ce le nez ? ou les yeux ?
— On voit que vous n’avez jamais aimé.
— Pourquoi ?
— Parce que du moment où l’on analyse les traits, où le nez prime les yeux, ou les yeux la bouche… cela veut dire qu’on n’aime pas.
— C’est tout à fait vrai ; qui vous l’a dit ?
— Personne.
— Ulysse ?
— Non… reprit-il ; on ne sait pas ce qui plaît… je vous dirai franchement… c’est votre air, vos manières, votre caractère surtout.
— Il est bon ?