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DE MARIE BASHKIRTSEFF.

À présent il le regarde mieux, et supporte un peu mieux cette idée.

— Mais quelles sont les idées du jeune ?

— Des idées arrêtées ; il veut vous épouser… mais Antonelli ne le veut pas. Depuis fort peu de temps il vous est toutefois moins hostile.

Mme de M… me gênait beaucoup, mais j’ai continué bravement, bien que toute mon humeur joyeuse fût tombée aussi bas que possible.

— Si cet homme ne pense qu’à son but, il ne pense donc pas à moi ?

— Oh ! si, je vous l’ai dit, chez lui vous faites avec son ambition une seule et même chose.

— Alors il m’aime ?

— Oh ! beaucoup.

— Depuis quand ?

— Vous êtes trop agitée, vous me fatiguez et vous me faites des questions trop difficiles… je ne vois pas.

— Mais si… tâchez !

— Je ne vois pas… Depuis longtemps ? non, je ne vois pas cela.

— Qu’est-ce qu’il est à A… ?

— Un proche parent…

— Et A… a-t-il des desseins ce jeune sur homme ?

— Oh ! oui, mais ils sont divisés par la politique ; cependant cela va mieux à présent.

— Vous dites qu’A… est contre moi ?

— Beaucoup. Il ne veut pas ce mariage à cause de la religion… Mais il commence à s’adoucir… Oh ! très peu… Tout cela dépend de la politique… Je vous dis qu’A… et ce jeune homme étaient tout à fait divisés il y a quelque temps, A… était carrément contre lui.