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VI


GENEVIÈVE DE RUSTÉFAN.


( Dialecte de Tréguier. )


I.


Quand le petit Iannik gardait ses moutons, il ne songeait guère à être prêtre.

— Je ne serai, certes, ni prêtre ni moine ; j’ai placé mon esprit dans les jeunes filles. —

Quand un jour sa mère vint lui dire : — Tu es un finaud, mon fils Iann ;

Laisse là ces bêtes, et viens à la maison ; il faut que tu ailles à l’école à Quimper ;

Que tu ailles étudier pour être prêtre, et dis adieu aux jeunes filles. —


II.


Or, les plus belles jeunes filles de ce pays-là, étaient alors les filles du seigneur du Faou ;

Les plus belles jeunes filles qui levaient la tête, sur la place, étaient les filles de du Faou.

Elles brillaient près de leurs compagnes, comme la lune près des étoiles.

Chacune d’elles montait une haquenée blanche, quand elles venaient au pardon, à Pont-Aven ;

Quand elles venaient au pardon, à Pont-Aven, la terre et le pavé sonnaient ;