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IV


LE SIÉGE DE GUINGAMP.


( Dialecte de Tréguier. )


— Portier, ouvrez cette porte ! C’est le sire de Rohan qui est ici, et douze mille hommes avec lui, prêts à mettre le siège devant Guingamp.

— Cette porte ne sera ouverte ni à vous ni a personne sans ordre de la duchesse Anne, à qui appartient cette ville.

— Ouvrira-t-on ces portes au prince déloyal qui est ici avec douze mille hommes, prêts à mettre le siège devant Guingamp ?

— Mes portes sont verrouillées, mes murailles crénelées ; je rougirais de les écouter ; la ville de Guingamp ne sera point prise.

Quand ils passeraient là dix-huit mois, ils ne la prendraient pas ; chargez votre canon ; çà ! du courage ! et voyons qui se repentira !

— Il y a ici trente boulets, trente boulets pour le charger ; de poudre, nous n’en manquons pas, non plus que de plomb ou d’étain. —