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Mon fils, ma fille, vous êtes couchés sur des lits de plume bien doux, et moi, votre père, et moi, votre mère, dans les flammes du purgatoire.

Vous reposez là mollement, les pauvres âmes sont bien mal ; vous dormez-là d’un doux sommeil, les pauvres âmes veillent dans les souffrances.

Un drap blanc et cinq planches, un sac de paille sous la tête et cinq pieds de terre par-dessus, voilà les seuls biens de ce monde qu’on emporte au tombeau.

Nous sommes dans le feu et l’angoisse ; feu sur nos têtes, feu sous nos pieds ; feu en haut, feu en bas ; priez pour les âmes !

Jadis, quand nous étions au monde, nous avions parents et amis ; aujourd’hui, que nous sommes morts, nous n’avons plus de parents ni d’amis.

Au nom de Dieu ! secourez-nous ! Priez la Vierge bénie de répandre une goutte de son lait, de son lait sur les pauvres âmes.

Sautez vite hors de votre lit, jetez-vous sur vos deux genoux ; à moins que vous ne soyez malades ou appelés déjà par la mort.


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