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NOTES ET ÉCLAIRCISSEMENTS.


Le nom du fils de sainte Azénor (Budok, anciennement Bazok, et aujourd’hui Beuzek) signifie le noyé : son nom à elle-même veut dire honneur retrouvé : à la lettre, re-honneur. Les légendes latines suivies par le P. Albert le Grand, dans la vie qu’il a donnée de la sainte, diffèrent en quelques points de la version populaire. Du reste, il est facile de voir, en les comparant avec celle-ci, qu’elles sont infiniment moins anciennes, et qu’elles ont été remaniées. Je n’en citerai qu’une preuve, mais elle est concluante, et fera, comme dit le P. Albert, toucher la chose au doigt et à l’œil. Après avoir raconté comment Azénor fut sauvée des flammes, les hagiographes assurent qu’elle fut enfermée dans un coffre, et ainsi livrée à la mer. Un mot mal interprété a donné naissance à cette absurde fable : c’est le mot breton bag, barque, que les auteurs latins ont traduit par arca ; les auteurs français ont été conduits, d’après eux, à leur ridicule bahut. Inutile de dire qu’ils n’ont reproduit aucune des beautés naturelles et originales de la légende populaire ; ils ont craint de causer de l’ennui au lecteur : Ne taedium lectori.