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Quand elle se réveilla au seuil de l’ermitage de son mari, elle frappa trois coups à la porte :

— Je suis votre douce et votre femme, que Dieu a amenée ici. —

Et lui de la reconnaître à sa voix, et de se lever bien vite, et de sortir ; et, avec de belles paroles sur Dieu, il mit sa main dans sa main.

Puis il lui éleva une petite cabane près de la sienne, à gauche, au bord de la fontaine, avec des genêts verts, à l’abri, derrière la roche verte.

Ils restèrent là longtemps ; enfin, le bruit des miracles qu’ils faisaient se répandit dans le pays, et on venait chaque jour les visiter.

Une nuit, les hommes qui étaient sur la mer virent le ciel s’ouvrir, et ils entendirent des concerts qui les ravirent de bonheur.

Le lendemain matin, une pauvre femme qui avait perdu son lait[1] vint trouver Enora, portant son petit enfant sur le point de mourir.

Elle avait beau appeler à la porte, Enora ne venait point ouvrir ; alors elle regarda par un petit trou, et vit la dame étendue morte.

Brillante comme le soleil, et toute la cabane éclairée ; et près d’elle, à genoux, un petit garçon vêtu de blanc.

  1. Sainte Enora est la patronne des nourrices.