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Il y avait trois jours qu’ils combattaient ainsi sans pouvoir se vaincre l’un l’autre ; et le roi allait s’évanouir, lorsque arriva Efflamm.

Quand le roi Arthur vit saint Efflamm, il lui dit : — Voudriez-vous, seigneur pèlerin, me donner une goutte d’eau ?

— Avec l’aide du Seigneur, Dieu béni, je vous trouverai de l’eau. —

Et lui de frapper du bout de son bourdon, par trois fois, la roche verte à son sommet,

Si bien qu’une source jaillit à l’instant du sommet du rocher, qui désaltéra Arthur, et lui rendit force et santé.

Et lui de fondre de nouveau sur le monstre, et de lui enfoncer son épée dans la gueule, si bien, que le monstre jeta un cri et roula dans la mer, la tête la première.

Le roi, après l’avoir tué, dit à l’homme de Dieu : — Suivez-moi, je vous prie, au palais d’Arthur, que je fasse votre bonheur.

— Sauf votre grâce, sire, je ne vous suivrai point ; je veux me faire ermite. Si vous le permettez, je passerai toute ma vie sur cette colline. —