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Et il vint au rivage, et chercha un vaisseau ; mais il avait beau regarder de tout côté, il n’en voyait aucun, car la nuit était noire.

Quand la lune se leva dans le ciel, il aperçut auprès de lui un petit coffre percé, perdu et ballotté par les flots.

Il l’attira à lui et y monta incontinent ; et le jour n’était pas levé, qu’il était sur le point d’arriver en Bretagne.

La Bretagne était alors ravagée par des animaux sauvages et des dragons qui désolaient tout le canton, et surtout le pays de Lannion.

Beaucoup d’entre eux avaient été tués par le chef des Bretons, Arthur, qui n’a pas encore trouvé son pareil depuis qu’il est au monde.

Quand saint Efflamm prit terre, il vit le roi qui combattait, son cheval, à ses côtés, étranglé, renversé sur le dos, rendant le sang par les naseaux.

Devant lui se dressait un animal sauvage qui avait un œil rouge au milieu du front, des écailles vertes autour des épaules, et la taille d’un taureau de deux ans ;

La queue tordue comme une vis de fer, la gueule fendue jusqu’aux oreilles, et, armée, dans toute son étendue, de défenses blanches et aiguës, comme celles du sanglier.