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NOTES ET ÉCLAIRCISSEMENTS.


Le bienheureux saint Nicolas, patron des enfants dans toute la France, l’est en Bretagne des amoureux : ceux-ci lui font mille neuvaines pour qu’il les exauce ; ils lui enfoncent aussi, par dévotion, des épingles sans nombre dans les pieds, et ils ont l’habitude d’en remplir sa fontaine.

Le bon saint n’accepterait d’eux aucun présent plus considérable, car il sait, disent de vieilles rimes bretonnes, « que leur bourse est aussi vide d’argent que leur cœur plein d’amour. » D’ailleurs, leur épingle a bien quelque valeur : sans elle, comme le remarque naïvement un poëte populaire, le jeune homme ne peut souvent fumer sa pipe, le seul bien qu’il ait en ce monde ; et, quant à la jeune fille, l’épingle qu’elle offre ferme sa collerette.

La chanson qu’on vient de lire est une satire, quoiqu’elle n’ait pas l’air d’en être une ; mais les traits malicieux du vieux tailleur sont trop légers pour avoir pu faire de profondes blessures.