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LOIZAIK.

Je vous ferai une réponse, jeune homme, puisque vous me la demandez d’une manière si polie et si gentille ; je ne veux point vous mentir du tout : c’est jeudi le jour de mes noces.

J’ai au village, sur l’esplanade, des ouvriers qui font des tables et des escabeaux pour donner aux gens de la noce jeudi prochain ;

Jeudi est le jour de mes noces ; vous êtes arrivé trop tard ; un autre a semé dans mon courtil la fleur d’amour.


PIARIK.

C’est moi qui l'y avais semée, et vous l’en avez arrachée, et maintenant elle est flétrie ; mais mon cœur ne l’est pas.

Je vous aime pourtant toujours ; nuit et jour je ne pense qu’à vous ; votre haleine, par le trou de la serrure, vient me réveiller quand je dors.

J’ai passé cinquante nuits à votre porte, et vous n’en saviez rien, tellement battu de la pluie et du vent, que l’eau dégouttait de mes habits.

J’ai usé trois paires de souliers, ma douce, à vous faire la cour ; voici la quatrième, et je n’ai point encore votre dernier mot.