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Le monde n’a plus pour les Bretons que regrets et peines de cœur ;

Que regrets et peines d’esprit lorsqu’ils pensent au temps passé.


SECOND MEUNIER.


Dans le vieux temps on ne voyait pas se promener ici certains oiseaux ;

Certains oiseaux verts du fisc ; la tête haute, la bouche ouverte.

Le pays ne devait aucun impôt, ni pour le sel, ni pour le tabac.

Sel et tabac coûtent bien cher, ils coûtaient moitié moins jadis.

Jadis on ne voyait point sur la place accourir les maltôliers ;

Accourir, comme des mouches, à l’odeur du cidre aux barriques.

Toute barrique paye aujourd’hui, hormis celle des ménétriers[1].


PREMIER PILLAOUER.


On n’envoyait pas autrefois les Bretons dans les pays étrangers,

Dans les pays étrangers — non ! — pour mourir, hélas ! loin de la basse Bretagne.

  1. Les ménétriers bretons ont pour siège des barriques vides.