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Quand tu reviendras à la maison, je m’en serai allée de ce monde ; viens ici, viens que je l’embrasse pour la dernière fois.

— Ne pleurez pas, ma mère ; ne pleurez pas, mon père : je ne vous quitterai pas ; je resterai pour vous défendre, pour défendre la basse Bretagne.

Il est bien douloureux d’être opprimé, d’être opprimé n’est pas honteux ; il n’y a de honte qu’à se soumettre à des voleurs comme des lâches et des coupables.

S’il faut combattre, je combattrai ; je combattrai pour le pays ; s’il faut mourir, je mourrai, libre et joyeux à la fois.

Je n’ai pas peur des balles : elles ne tueront pas mon âme ; si mon corps tombe sur la terre, mon âme s’élèvera au ciel.

En avant, enfants de la Bretagne ! mon cœur s’enflamme ; la force de mes deux bras croit ; vive la religion !

Vive qui aime son pays ! vive le jeune fils du roi ! et que les bleus s’en aillent savoir s’il y a un Dieu !

Vie pour vie ! amis, tuer ou être tué ; il a fallu que Dieu mourût pour qu’il vainquit le monde.

Viens le mettre à notre tête, Tinteniac, vrai Breton d’à tout jamais ; toi qui n’as jamais détourné la face devant la gueule du canon.

Venez vous mettre à notre tête, gentilshommes, sang royal du pays ; et Dieu sera glorifié par tous les chrétiens du monde.

À la fin la bonne loi reviendra en Bretagne avec Dieu sur ses autels, avec le roi sur son trône ;