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O mon Dieu ! vous êtes irrité par nos péchés ; c’est nous qui sommes les auteurs de tous les maux qui nous accablent. Quand nous vous sommes fidèles, vous nous êtes fidèle ; nous nous sommes éloignés de vous, vous vous éloignez de nous.

Dans votre colère pourtant, vous êtes plein de miséricorde, et de l’abîme de nos afflictions vous faites sortir le bonheur. Pitié ! mon Dieu ! pitié ! nous sommes vos enfants ; pardonnez nous le mal que nous avons fait !

À tout le royaume, à l’Église désolée, rendez, mon Dieu, rendez bien vite vos bontés. Ayez pitié de nous, ô Dieu d’amour ! Rendez-nous la paix, rendez-nous la foi !

Quand serons-nous, pasteurs et troupeaux, tous réunis, pour chanter vos louanges ? Quand viendra le jour qui séchera nos larmes, et où nous pourrons chanter votre gloire au milieu de nos temples ?

Ô jour de félicité ! ô jour plein de douceur ! je songe à toi à toute heure, à tout moment ; ô Dieu de bonté ! hâtez l’instant où je pourrai revoir mes enfants !

Va, chant de tristesse, consolation de mon cœur, va, et dis à mon peuple combien est grande ma douleur. Portez-le sur vos ailes, bons anges, et dites-leur bien que jour et nuit je pense à eux.

Tourterelle, petit rossignol, quand revient le temps nouveau, vous allez chanter à la porte de mes enfants. Ah ! que ne puis-je y voler comme vous ! Que ne puis-je voler, par delà la mer, jusqu’à mon pays, comme vous !

Ah ! dites-leur, connue je ferais ; chantez-leur de toutes vos forces : — Conservez bien la Foi ; conservez votre loi ; — et faites-leur vous répondre : — Oui ! nous conserverons la Foi ! plutôt souffrir mille morts que d’oublier notre Dieu ! —

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