Page:Barzaz Breiz 4e edition 1846 vol 2.djvu/221

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Les flancs des navires s’ouvrent ; les mâts tombent dans la mer.

Il y a plus de poulies sur le pont que de glands dans les bois après un orage.

Nous avons reçu quatorze boulets à fleur d’eau ; nous en avons rendu à fleur d’eau quatorze.

Nous tirons depuis cinq heures, et le canonnier n’est pas lassé.

Le canonnier n’est pas lassé, le timonier pas davantage.

Le capitaine, je ne dis pas ; le capitaine est si blessé !

Il est blessé au flanc, et blessé à la joue et blessé au front d’un coup de feu.

Et pourtant il est toujours sur le gaillard d’arrière debout, dirigeant la manœuvre.

Il ne cesse pas de faire son devoir, quoique son sang coule.

Son sang coule à grands flots ! Kergoualer est un homme, s’il en est !

À bord, personne ne se repose, quoique nous soyons tous dangereusement blessés.