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Iannik Skolan s’en revenait chez lui, son bâton crochu à la main : — Petite Morised, vous chantez bien gaiement ; vous me donnerez un baiser.

— Je ne vous donnerai point de baiser ; vous êtes un méchant garçon, s’il en est au monde. —

Et elle de s’enfuir bien vite ; mais il n’y avait aucun village près de là.

Et lui de la poursuivre et de la frapper jusqu’à trois fois ;

Si bien qu’elle tomba baignée dans son sang, les yeux fermés.


III.


Il y avait sept ou huit jours que son père n’était revenu à la maison ; vers onze heures ou midi, son père arriva.

— Pauvres enfants, dites-moi, qu’avez-vous tous, quand vous êtes si désolés ? Et votre sœur, où est-elle allée ?

— Vous l’apprendrez assez tôt !

Vous apprendrez assez tôt ce qui est arrivé à notre sœur Morised ; elle est là-bas, près de la prairie, nageant dans son sang.

C’est le tisserand qui l’a tuée ! Depuis votre départ, il cherchait à la porter au péché ; c’est le tisserand qui l’a tuée.