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L’HÉRITIÈRE DE KEROULAZ.


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ARGUMENT.


L’histoire de Marie de Keroulaz, fille unique de François de Keroulaz, chevalier, seigneur de Keroulaz, en bas Léon, et de dame Callicrine de Lannuzouarn, nous présente un fond d’aventures tout à fait semblables à celles d’Azénor de Kergroadez. Forcée par sa mère d’épouser, en 1565, François du Chastel, marquis de Mesie, qui fut preféré à deux jeunes seigneurs du pays, Kerthomaz et Salaün, dont elle recevait publiquement les hommages, l’héritière mourut de chagrin, sans laisser de postérité. De Mesle tient dans l’histoire de Bretagne une place fort peu honorable. D. Morice rapporte que, sous la Ligue, lors de la prise de Quimperlé, dont il était gouverneur, il se sauva presque nu au milieu de la nuit, avec des femmes, passa la rivière, et prit la route de son manoir de Châteaugal, où il se tint caché. Nos traditions populaires ajoutent à ce trait de lâcheté plusieurs faits d’avarice sordide : c’en était plus qu’il ne fallait pour éloigner de lui l’héritière.

Mlle Marie de Blois, fille du savant de ce nom, est l’auteur de la découverte de la ballade qu’on va lire. La version que je publie m’a été chantée par une paysanne, de la paroisse de Nizon.