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V


On trouve parmi les chants qui forment ce recueil :

Des ballades dont les héros ont existé dans l’intervalle qui s’étend depuis le cinquième siècle jusqu’à nos jours ;

Des chansons qui se rapportent à des cérémonies druidiques depuis très-longtemps incomprises ; à des fêtes domestiques, dont l’origine et les pratiques se perdent dans la nuit des temps ; à un ordre de choses qui a cessé d’être depuis le quinzième siècle ; à des événements sans importance qui ont eu lieu à la même époque ;

Enfin, des légendes de saints bretons des premiers siècles de l’ère chrétienne, et des cantiques qui se rattachent aux fêtes les plus anciennes du catholicisme, ou qui ont pour sujet quelques-unes de ses doctrines fondamentales.

Or, à quelle époque, si l’on ne tenait aucun compte des caractères d’actualité historique de la poésie populaire, devrait-on attribuer nos ballades et nos chants domestiques, car nous ne parlons ni de nos cantiques, dont les auteurs probables sont connus, ni des légendes auxquelles s’appliqueront nos réflexions sur les chants héroïques et historiques.

Est-il vrai que ces poésies ne remontent pas au delà du seizième siècle, comme on l’a prétendu ? Mais alors, autant vaut les croire toutes modernes, car il n’y a pas de raison pour qu’elles soient nées plutôt au seizième siècle qu’au quatorzième ou qu’au dix-neuvième. Est-ce que l’histoire de Merlin, de Morvan, de Noménoë, d’Alain Barbe-Torte, ces héros des vieux âges, était de nature à