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LE FRÈRE DE LAIT.


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ARGUMENT.


Cette ballade, qui est une des plus populaires de Bretagne, et dont je dois des variantes à M. l’abbé Henry, se chante, sous des titres différents, dans plusieurs parties de l’Europe. M. Fauriel l’a publiée en grec moderne ; Burger l’a recueillie de la bouche d’une jeune paysanne allemande, et lui a prêté une forme artificielle. Les morts vont vite n’est que la reproduction artistique de la ballade danoise : Âagé et Elsé. Un savant gallois m’a assuré que ses compatriotes des montagnes du Nord la possédaient également dans leur langue, mais je n’ai pu parvenir à la découvrir. Toutes reposent sur l’idée d’un devoir, l’obéissance à la religion du serment. Le héros de la ballade allemande primitive, Constantin, et le chevalier breton, ont juré de revenir, et ils tiennent parole, quoique morts.

Nous ne savons à quelle époque on fait remonter la composition des deux chants allemand et danois, ni celle de la ballade grecque : la nôtre doit appartenir aux belles années du moyen âge, le dévouement chevaleresque y brille de son plus doux éclat.