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LE BARON DE JAUIOZ.

chacun se pare de ses plus Leaux habits. On eh unie, on boit, on danse jusqu’au coucher du soleil. Lorsque, durant la révolution, elles furent enlevées pour être jetées en fonte et faire des canons, la consternation fut générale ; on ne voyait au pied des clochers que des femmes et des enfants qui tombaient à genoux, en barrant le passage aux soldats et en criant miséricorde. On aurait dit qu’un grand malheur menaçait le pays. Aussi pleure-l-elle, la pauvre Tina, en entendant sonner, poiu’ la dernière fois, les cloches de son village, et en leur faisant ses adieux. Mais où va-t-elle ? que veulent dire ces petites barques pleines de morts, ce lac de l’Angoisse et ces vallées du Sang ? En quel pays l’emporte son cheval noir ? En enfer. Ce sont les traits sous lesquels l’auteur de la Fiancée de Satan, et l’auteur de la ballade écossaise de Thomas le Rinieur, ont peint les contrées désolées qu’on traverse avant d’arriver au Tarlurc celtique. N’est-elle donc pas un enfer, la terre étrangère, ce tombeau du cœur et des joies de la patrie ?

Comme pendant à l’histoire de Tina, vendue à un riche étranger, dans lequel on peut voir ou ne pas voir le célèbre baron languedocien, jusqu’a plus ample information ; je vais citer l’histoire d’une autre paysanne bretonne, victime de l’étranger anglais.