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JEANNE-LA-FLAMME.


Une armée française qui vient mettre le siège devant Hennebont. —


II

Tandis que la duchesse faisait processionnellement le tour de la ville, toutes les cloches étaient en branle ;

Tandis qu’elle chevauchait sur son palefroi blanc, avec son enfant sur ses genoux ;

Partout sur son passage les habitants d’Hennebont poussaient des cris de joie :

— Dieu aide le fils et la mère ; et qu’il confonde les Français ! —

Comme la procession finissait, on ouït les Français crier :

— C’est maintenant que nous allons prendre tout vivants, dans leur gîte, la biche et son faon !

Nous avons des chaînes d’or pour les attacher l’un à l’autre. —

Jeanne-la-Flamme leur répondit alors du haut des tours :

— Ce n’est pas la biche qui sera prise ; le méchant loup[1] je ne dis pas.

S’il a froid cette nuit, on lui chauffera son trou. —


  1. 1 Charles de Blois. Il y a dans le breton un jeu de mois intraduisible, qui roule sur la ressemblance du nom commun bleiz (loup), et du nom propre Blois.