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LES TROIS MOINES ROUGES

La petite Catherine Moal cheminait en disant une chanson, quand trois moines, armés de toutes pièces, la joignirent ;

Trois moines sur leurs grands chevaux bardés de fer de la tête aux pieds, au milieu du chemin, trois moines rouges.

— Venez avec nous au couvent, venez avec nous, belle jeune fille ; là ni or ni argent, en vérité, ne vous manquera.

— Sauf votre grâce, messeigneurs, ce n’est pas moi qui irai avec vous, j’ai peur de vos épées qui pendent à votre côté.

— Venez avec nous, jeune fille, il ne vous arrivera aucun mal.

— Je n’irai pas, messeigneurs ; on entend dire de vilaines choses !

— On entend dire assez de vilaines choses aux méchants ! Que mille fois maudites soient toutes les mauvaises langues !

Venez avec nous, jeune fille, n’ayez pas peur.

— Non, vraiment ! je n’irai point avec vous ! j’aimerais mieux être brûlée !

— Venez avec nous au couvent, nous vous mettrons à l’aise.

— Je n’irai point au couvent, j’aime mieux rester dehors ;

Sept jeunes filles de la campagne y sont allées, dit-on, sept belles jeunes filles à fiancer, et elles n’en sont point sorties.