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XIV


BRAN
OU LE PRISONNIER DE GUERRE
— DIALECTE DE LÉON —




ARGUMENT


La ballade suivante rappelle le souvenir d’un grand combat livré, au dixième siècle, non loin de Kerloan, village situé sur la côte du pays de Léon, par Even le Grand[1], aux hommes du Nord. L’illustre chef breton les força à la retraite, mais ils ne s’embarquèrent pas sans emmener des prisonniers ; de ce nombre fut un guerrier appelé Bran, probablement petit-fils d’un comte du même nom, souvent mentionné dans les Actes de Bretagne[2]. Près de Kerloan, au bord de la mer, se trouve un hameau ou sans doute il fut fait prisonnier, car ce hameau s’appelle encore aujourd’hui en breton Ker-Vran, ou village de Bran[3]. Dans l'église de Goulven, dont le patron contribua à la victoire d’Even, on voit un ancien tableau représentant les vaisseaux étrangers qui s’éloignent. Mais la poésie, je dois le dire, a vaincu la peinture.


I


Le chevalier Bran a été blessé, car il s’est trouvé au combat de Kerloan.

Au combat de Kerloan, au bord de la mer, a été blessé le petit-fils de Bran le Grand.

Malgré notre victoire, il a été fait prisonnier et emmené au delà des mers.


  1. D. Morice, Histoire de Bretagne, Preuves, t. 1, col. 335.
  2. {{lang|la|Id., ibid., col. 308, 309, 315.
  3. La carte le désigne sous le nom de corps de garde de Bran.