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CHANTS POPULAIRES DE LA BRETAGNE.

Quand les sept ans furent révolus, sa robe écorchait ses talons ;
Et sa barbe, devenue grise ainsi que la chevelure de sa tête, descendait jusqu’à sa ceinture ;
À le voir, on eût dit d’un chêne mort depuis sept ans.
Quiconque l’eût vu ne l’eût pas reconnu ;
Il ne le fut que par une dame vêtue de blanc qui passait sous le bois vert :
Elle le regarda et se mit à pleurer : — Lez-Breiz, mon cher fils, est-ce bien toi !
Viens ici, mon pauvre enfant, viens ici que je te décharge bien vite de ton fardeau ;
Que je coupe ta chaîne avec mes ciseaux d’or : je suis ta mère, sainte Anne d’Armor. —

II

Or, il y avait sept ans et un mois que son écuyer le cherchait partout.
Et son écuyer disait ainsi en cheminant par le bois d’Helléan :
— Si j’ai tué son meurtrier, je n’en ai pas moins perdu mon cher seigneur. —
Alors il entendit à l’extrémité du bois les hennissements plaintifs d’un cheval.