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d’autres écoles voisines. Mais Aristote a eu ce très grand mérite de rassembler méthodiquement toutes ces réponses éparses, et de leur donner, en les réunissant, la force d’un corps de doctrines.

Ce qui paraît appartenir plus proprement au philosophe, c’est la théorie du principe de contradiction ; elle n’est qu’à lui. dans ce qui la précède, rien ne l’a préparée, si ce n’est peut-être quelques discussions des Dialogues de Platon, où Socrate amène adroitement des Sophistes, ses interlocuteurs, à soutenir alternativement le pour et le contre sur un même sujet. C’est un piège de conversation, qu’une dialectique puissante et sûre d’elle-même a bien le droit, en vue d’un but supérieur, de tendre à des adversaires peu loyaux et peu sensés. Mais il y a loin de là à une doctrine formelle, qui assure à notre raison un fondement inébranlable. Ces escarmouches légères et charmantes, quoique triomphantes, sont loin de ce combat en règle que livre Aristote, et de cette victoire définitive qu’il remporte en faveur de l’éternelle vérité. Entre ses mains, le principe de contradiction