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Aristote conjure ce danger, en y opposant le plus ferme de tous les principes, le principe de contradiction, que le Scepticisme, quelque aveugle ou quelque impudent qu’il soit, ne peut repousser sans se détruire de ses propres mains. Le remède le plus efficace se trouve ainsi à côté du mal le plus redoutable ; et le principe de contradiction rétablit inébranlablement tout ce que le Scepticisme tendait à renverser.

Au temps d’Aristote, le Scepticisme n’avait pas la forme savante et précise qu’il essaya de prendre plus tard avec Aenésidème et Sextus Empiricus. Mais il n’en était peut-être que plus nuisible. La science, visant à paraître rigoureuse bien qu’elle ne le soit pas en effet, ne s’adresse qu’à quelques-uns ; elle les égare, parce qu’elle est menteuse ; mais ils sont peu nombreux ; et le mal ne s’étend pas très loin. Au contraire, sous des formes plus faciles et moins sévères, il produit bien plus de ravages. Tel était le scepticisme des Sophistes, que Socrate et Platon n’avaient cessé de démasquer et de combattre. Leurs armes avaient été surtout l’ironie et la réfutalion.