Page:Barthélemy-Saint-Hilaire - Métaphysique d’Aristote, tome 1, 1879.djvu/143

Cette page n’a pas encore été corrigée

cartes. Il en serait bien plutôt l’ennemi, si la douceur de son âme ne lui avait évité ces violentes animadversions, qui passionnent doctrines aussi souvent que les individus. Il n’a jamais approuvé les principes Cartésiens, même lorsqu’il paraissait les enseigner ; et il s’est toujours défendu d’y montrer la moindre adhésion. Comme l’a si bien prouvé M. Cousin (09), le système de Spinoza n’a rien emprunté à celui de Descartes, pas même la fameuse définition de la substance.

Si l’on veut trouver des ancêtres au Spinozisme, il faut les chercher parmi les philosophes arabes et juifs, Averroës, Maimonide, Levy Ben Gerson, et quelques autres. Tout ce que Descartes a fourni à Spinoza, c’est peut-être le fâcheux procédé d’appliquer aux matières philosophiques les formes de la géométrie, quoiqu’il convienne de les laisser aux mathématiques. La rigueur apparente de ces formules n’est qu’une difficulté de plus, dans des sujets qui ne les comportent