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Aucune troupe n’arrivait de Paris, ce qui nous décida d’avancer jusqu’au pont de Sèvres, pour occuper ce poste qui devenait important en la circonstance.

À notre arrivée à Sèvres, nous trouvâmes le poste occupé par la garde nationale de cet endroit et de plusieurs autres communes environnantes  :

Ils crièrent sur nous ; nous leur répondîmes : « Avant-garde nationale parisienne ! » Toutes les femmes qui avaient passé avant nous avaient annoncé ainsi. Nous parlâmes au commandant ; nous lui dîmes qu’il fallait qu’il vînt avec nous à Versailles ; il nous répondit qu’il attendait le corps de l’armée et il nous déclara qu’il ne marcherait que quand il aurait vu passer le général Lafayette.

Nous continuâmes notre route jusqu’à l’avenue de Paris. Nous n’étions plus que soixante-quatre hommes armés, tous militaires partagés en deux pelotons. Nous entendîmes venir des voitures ; nous enlevâmes les mouchoirs qui protégeaient nos platines et nous amorçâmes de frais. Les voitures s’arrêtèrent devant nous et les individus qui les conduisaient nous dirent qu’il n’y avait pas de danger, que les dragons et toute l’infanterie étaient pour nous, mais qu’il fallait nous méfier des